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Les thématiques de l’ORTEJ

  • Conciliation des temps de vie

    Comment concilier les temps de vie des enfants, des familles, des professionnels de l’éducation en visant le bien-être de tous et le développement optimal des enfants ?

    Éducation et développement de l’enfant

    Quels sont les dispositifs éducatifs et les initiatives les plus adaptées à la prise en compte des rythmes biologiques et psychologiques dans le développement de l’enfant ?

    Chronobiologie et chronopsychologie

    Comment les rythmes biologiques, psychologiques et sociaux influent sur l’action éducative ?
    Quelles sont les concepts, théories et travaux scientifiques sur les rythmes touchant d’autres enjeux ou populations et pouvant éclairer cette problématique ?

Quel avenir pour les temps de l’enfant en 2021 ?

Par Daniel ALAPHILLIPPE, Les membres du bureau

Les questionnements de l’ORTEJ sur l’organisation des temps scolaires et sa répercussion sur les performances, la qualité de vie des élèves et de leurs maîtres ont connu un double séisme au cours de l’année 2020.
En premier lieu la pandémie de Covid 19 a eu un effet dévastateur sur l’organisation des temps scolaires et périscolaires. La fermeture des écoles afin de limiter la propagation du virus était sans doute une mesure salutaire et incontournable, mais d’un point de vue de santé publique, elle a eu des effets collatéraux aussi perturbateurs que la pandémie elle-même.
La belle planification centralisée à la française a disparu soudainement pour faire place à un sauve-qui-peut généralisé où la seule règle partagée a été : débrouillez-vous ! En fonction de quoi les écoles ont connu des situations très diverses. Des enfants, notamment ceux de soignants, sont restés scolarisés en petits effectifs. Pour certains le lien a été maintenu à l’initiative de leurs maîtres par des outils numériques. D’autre sont restés reliés par des moyens papiers avec exercices et leçons à prendre et remettre à l’école. Des élèves ont tout simplement disparu et sont devenus invisibles pour l’institution.
La fin du confinement a été tout aussi diversifiée voire confuse. Les effectifs ont été divisés, les jours de classe morcelés. Certaines écoles ont retrouvé un fonctionnement quasi normal d’autres ont été profondément bouleversées.
Avec beaucoup de cynisme nous pourrions nous réjouir de voir là, l’occasion d’observer les effets d’une totale désorganisation des temps scolaires. Après tout peut-être que ce tsunami va booster les performances des élèves ? Mais qui se donne aujourd’hui les moyens d’en mesurer les conséquences ? Peut-on attendre des classiques évaluations ministérielles qu’elles nous éclairent sur ce point ?
Un second séisme d’une autre nature a touché l’école en cette fin d’année. Il s’agit de la publication des résultats de l’étude TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study). Celle-ci compare les performances en mathématique des élèves des différents pays de l’OCDE au niveau du CE1 et de la classe de 4ème. Les élèves français s’avèrent les moins performants en compagnie des Chiliens. Dans tous les domaines des mathématiques, les élèves français scorent en dessous des moyennes des élèves des autres pays de l’UE comme de l’OCDE. Ajoutons que les performances des jeunes Français se sont effondrées depuis 1995. Les élèves de quatrième aujourd’hui produisent des performances qui étaient celles des élèves de cinquième en 1995.
Les causes sont sans doute multiples : formation des enseignants, conditions de travail, salaires, réformes successives parfois ubuesques et jamais évaluées, conditions de vie des élèves, etc. On ne peut toutefois négliger parmi ces causes : l’organisation du temps scolaire et la prise en compte des rythmes des élèves, bien que celles-ci ne soient jamais évoquées par les commentateurs. Or, les apprentissages en mathématiques sont parmi les plus exigeants en attention et en temps. Lorsqu’on réduit le temps nécessaire à ces apprentissages notamment à l’école primaire, on porte indéniablement atteinte à leur qualité. Le résultat ne se fait pas attendre.
Il est clair que l’on ne peut faire en quatre jours ce que l’on réussissait difficilement à faire en quatre jours et demi ou en cinq jours ? Doit-on s’en satisfaire à l’image de notre Ministre de l’Education et il faut bien le dire du plus grand nombre des enseignants et des parents d’élèves ?

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